By Emma DUCHESNE – Exposé en psychologie sociale – Caen IUT Saison 2024 2025.

Introduction :
Le sport occupe aujourd’hui une place centrale dans notre société. Pratiqué sous différentes formes, que ce soit à l’école, en club ou en amateur, il touche toutes les générations et traverse les frontières culturelles. Bien plus qu’un simple loisir ou un moyen de se maintenir en forme, le sport est un phénomène social qui influence à la fois l’individu dans son bien-être personnel et la société dans son fonctionnement collectif.
Mais si le sport est souvent valorisé pour ses valeurs positives comme le respect, l’esprit d’équipe ou le dépassement de soi, il peut aussi révéler certaines tensions sociales : inégalités, discriminations, ou exclusions.
Nous nous demanderons donc : Quel est l’impact du sport sur l’individu et la société ?
Pour y répondre, nous verrons dans un premier temps les bienfaits du sport, tant sur le plan personnel que social. Puis, nous analyserons les limites et les défis auxquels il est encore confronté aujourd’hui.
1. Les bienfaits du sport

- Contribution au bien-être personnel:
L’activité physique et la pratique sportive diminue le niveau de stress, améliore l’estime de soi, a un effet régulateur sur l’humeur et diminue l’anxiété. Lorsqu’on pratique une activité sportive, le corps sécrète des hormones telles que l’endorphine, la dopamine ou l’adrénaline qui permettent de réduire le stress, améliorer la qualité du sommeil, diminuer les douleurs et agir comme un antidépresseur, c’est donc avant tout une source de plaisir.En pratiquant une activité physique 3 heures par semaine, ou de façon intense 3 fois 20 minutes par semaine, on diminue de 30 % le risque de décès prématuré.À tout âge, l’activité physique est un facteur protecteur reconnu au niveau de la santé mentale.On a une meilleure estime de soi. Sentir son corps, le voir se tonifier et observer que l’on progresse joue sur la confiance. « Ce peut être la première fois, après une longue période d’absence de ressentis agréables, qu’on retrouve du plaisir à faire quelque chose et qu’on se sent fier », souligne la psychiatre.
Le sport enseigne la persévérance, la discipline, et la gestion des échecs, des compétences transférables dans de nombreux aspects de la vie quotidienne, enrichissant ainsi ton bien-être psychologique global.
Le sport, source de plaisir et d’évasion : Se plonger dans une activité sportive permet de s’évader du quotidien et de se concentrer pleinement sur le moment présent. Que ce soit en solo ou en groupe, le sport offre un espace de détente et de divertissement où chacun peut se ressourcer et se sentir libre.
sources
L’activité physique et sportive : un atout essentiel pour le bien-être
- Création et renforcement des liens sociaux
Lorsque nous parlons de la pratique d’une activité physique et sportive, il nous vient tout de suite en tête les effets bénéfiques pour notre corps et pour notre santé. Au delà de ses effets bénéfiques pour notre corps et notre santé, la pratique sportive régulière se révèle être un formidable outil pour créer et renforcer le lien entre les pratiquants.
En Europe, le sport est reconnu en tant que facteur d’insertion et d’intégration sociale et les pratiques sportives sont des supports essentiels de la vie sociale, sources d’engagement et d’épanouissement personnel. Elles peuvent donc constituer des supports éducatifs à part entière.
Pour les plus jeunes, les associations sportives sont un lieu privilégié pour rencontrer de nouvelles personnes, bien grandir et s’épanouir, dans le respect des autres. Et ça permet de gagner en confiance et en autonomie.
Création de liens sociaux : Pratiquer un sport en groupe ou en équipe favorise les interactions sociales et la création de liens durables. Les entraînements et les compétitions deviennent des occasions de rencontres et d’échanges enrichissants, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance à une communauté.
Le sport offre un cadre idéal pour développer le vivre ensemble en apprenant à se respecter, à respecter les autres et à collaborer avec eux pour atteindre un objectif commun.
- Le sport, un élément fédérateur
Le sport est un formidable créateur de ciment social, de passion et de citoyenneté.
À l’échelle locale, le sport joue un rôle essentiel dans la création de lien social. Par exemple, en France, près de 180 000 associations sportives sont réparties sur le territoire, selon le Ministère des Sports. Ces clubs accueillent des personnes de tous âges et de toutes origines, créant des espaces de rencontre, d’échange et d’inclusion. Le football amateur, par exemple, compte plus de 2,2 millions de licenciés, ce qui en fait l’un des sports les plus pratiqués et les plus fédérateurs dans les quartiers populaires.
À une échelle plus large, les grands événements sportifs créent une véritable communion nationale ou internationale. Lors de la Coupe du Monde 2018, remportée par la France, plus de 20 millions de téléspectateurs français ont regardé la finale, générant des scènes de liesse dans toutes les régions, quel que soit le milieu social ou l’origine des participants. Ces moments renforcent le sentiment d’unité nationale et contribuent à l’identité collective.Comme nous pouvons le voir lors des micro trottoir réalisés tous les indicvidus pensent que le sport en particulier le foot peut etre un élément fédérateur, le fait de se retrouver avec des gens au même endroit pour partager un moment qui est basé sur un sport qu’on aime rapproche et peut parfois créer des amitiés , ils soude la société
Le sport est aussi un outil d’intégration puissant. Des initiatives comme le programme « Sport et réfugiés » de l’UNHCR ou les actions menées par « Sport dans la Ville », une association française, permettent à des jeunes issus de milieux défavorisés ou de l’immigration de s’intégrer socialement et professionnellement. Selon une étude de l’INJEP, 78 % des jeunes engagés dans des programmes sportifs réguliers déclarent se sentir plus confiants et mieux intégrés.
Enfin, sur le plan international, les Jeux Olympiques incarnent sans doute le mieux cette force fédératrice. Rassemblant plus de 200 nations et regardés par des milliards de téléspectateurs, ils symbolisent une trêve politique et une célébration mondiale de la diversité et de la paix à travers le sport.
sources :
2. Les limites et défis du sport
- La discrimination de genre
Aujourd’hui encore, la pratique sportive reste marquée par de fortes inégalités entre les femmes et les hommes. Ces discriminations de genre se manifestent aussi bien dans l’accès à certaines disciplines que dans les fonctions de responsabilités ou les habitudes de pratique.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 53 % des femmes déclarent pratiquer une activité sportive encadrée, contre 44 % des hommes. Pourtant, elles sont moins nombreuses à obtenir une licence sportive (18 % contre 30 %) et à participer à des compétitions ou tournois (seulement 16 % contre 31 % pour les hommes). Cela montre que si les femmes s’engagent dans le sport, elles sont moins représentées dans les formes les plus reconnues ou valorisées de la pratique, comme la compétition officielle.
Cette inégalité se retrouve aussi dans le choix des disciplines. Certains sports sont encore perçus comme « masculins » – le football, le rugby, les sports de combat ou la musculation – alors que d’autres sont vus comme plus « féminins », comme la danse, la gymnastique ou le patinage artistique. Ces stéréotypes influencent les choix des jeunes dès l’enfance et limitent les possibilités pour chacun de pratiquer le sport qu’il souhaite.
Les statistiques des fédérations sportives confirment cette tendance : sur 87 fédérations françaises, seulement 10 comptent une majorité de femmes parmi les licenciés. Par exemple, l’équitation est composée à 83,6 % de femmes, la gymnastique à 82,8 % et les sports de glace à 87,3 %. À l’inverse, le football (9,4 % de femmes), le cyclisme (10,9 %) ou encore l’aéromodélisme (4 %) restent des disciplines presque exclusivement masculines.
Enfin, les femmes sont aussi largement sous-représentées dans les instances dirigeantes du sport : très peu accèdent à des postes de présidence dans les clubs ou les fédérations. Cela renforce leur faible visibilité et leur pouvoir de décision dans ce domaine.
Comme vu dans les micro trottoir, le principal est de sensibiliser et de faire de la prévention auprès de ces discriminations, si les jeunes enf nts sont éduqués et sensibilisés par rapport à cela en grandissant il y aura moins de problèmes de discriminations
- Le racisme
https://www.researchgate.net/publication/348836474_Racisme_La_face_sombre_du_sport
Le racisme dans le sport est un problème persistant, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation. Sur les terrains comme dans les tribunes, de nombreux athlètes subissent encore des insultes racistes, des stéréotypes ou des discriminations. Le football est particulièrement touché.
En 2023, par exemple, Vinícius Jr, joueur du Real Madrid, a été visé à plusieurs reprises par des cris de singe dans les stades espagnols. Ces incidents ont provoqué une onde de choc mondiale, poussant même la FIFA à réagir en appelant à des sanctions plus fermes. D’après un rapport publié par l’UEFA, plus de 80 actes racistes ont été recensés lors de compétitions européennes en une seule saison.
Mais le racisme ne se limite pas aux insultes. Il est aussi structurel : dans les grands championnats européens, moins de 5 % des entraîneurs sont issus de la diversité, alors que les joueurs non blancs représentent parfois plus de 40 % des effectifs, comme en Premier League anglaise.
Heureusement, des initiatives existent. La campagne « No Room for Racism » en Angleterre, ou « Say No to Racism » portée par l’UEFA, visent à sensibiliser le public et à punir les comportements discriminatoires. Certains joueurs prennent aussi position, comme Colin Kaepernick aux États-Unis ou Marcus Rashford, qui utilisent leur notoriété pour lutter contre le racisme et les inégalités
sources :
https://www.uefa.com/insideuefa/news/0267-11f85ebc8b17-f18966c872a3-1000–say-no-to-racism
https://www.fifa.com/fr/news/contre-le-racisme-fifa-appele-a-laction
https://www.theguardian.com/football/2022/oct/04/premier-league-diversity-coaching-report
- Les inégalités d’accès au sport
Malgré ses nombreux bienfaits, l’accès au sport reste inégal. Des freins économiques, comme le coût des licences, du matériel ou des déplacements, empêchent certaines familles de permettre à leurs enfants de pratiquer une activité régulière. Ces inégalités touchent particulièrement les quartiers défavorisés et les zones rurales, où les infrastructures sportives sont souvent limitées, voire inexistantes.
Selon une étude réalisée par le CREDOC, un quart des 16-25 ans pratiquent peu ou pas du tout de sport. Les principaux freins évoqués sont le manque de temps, l’absence d’équipements à proximité ou encore le coût trop élevé de la pratique sportive. À cela s’ajoutent parfois une méconnaissance des structures disponibles.
Le coût est un frein majeur à la pratique sportive. Par exemple, dans un club de natation, l’inscription annuelle varie généralement entre 150 et 400 euros, en fonction du club, du niveau des cours et du nombre de séances hebdomadaires proposées. La danse fonctionne sur le même principe, les tarifs varient fortement d’un club à l’autre, rendant l’accès à cette activité difficile pour certaines familles. L’équitation, quant à elle, est un sport particulièrement coûteux, non seulement en termes d’inscription, mais aussi de matériel et de frais d’entretien des chevaux. L’accessibilité est donc restreinte, la rendant très limitée aux familles ayant des ressources financières suffisantes.
Les personnes en situation de handicap rencontrent également des obstacles spécifiques : manque de structures adaptées, absence d’encadrement spécialisé, transports inadaptés ou encore faible sensibilisation dans les clubs. En 2020, seulement 32 % des personnes handicapées de 15 ans et plus déclaraient pratiquer une activité sportive au moins une fois par semaine, contre 65 % dans l’ensemble de la population, selon un rapport de l’INJEP publié fin 2024. Ce décalage montre bien que, malgré les avancées, de nombreux freins subsistent encore.
Pour répondre à ces enjeux, des dispositifs comme le Pass’Sport, mis en place par l’État, proposent une aide financière de 50 euros pour les jeunes éligibles afin de faciliter leur inscription dans une structure sportive. Ce type de mesure vise à limiter l’impact du coût sur la pratique.
À cela s’ajoutent des actions concrètes menées par des associations de proximité ou des collectivités locales. Par exemple, certaines municipalités proposent des créneaux de sport gratuit ou à tarif réduit dans les gymnases, des prêts de matériel ou encore des événements ouverts à tous, comme des journées sportives inclusives. D’autres mettent en place des partenariats avec les établissements scolaires pour encourager la pratique régulière dès le plus jeune âge.
Certaines structures spécialisées, comme les clubs handisport, œuvrent aussi à rendre le sport plus accessible, en formant les encadrants et en adaptant les disciplines pour répondre aux besoins spécifiques. Ces efforts, bien que précieux, nécessitent encore plus de visibilité, de soutien et de financements pour toucher un public plus large.
https://www.pass.sports.gouv.fr
Conclusion :
Le sport occupe une place essentielle dans notre société, non seulement pour ses bienfaits physiques et mentaux, mais aussi en tant que vecteur de lien social. Il permet à chacun de se réaliser, de développer des valeurs comme la persévérance, le respect et la solidarité. Il joue également un rôle fondamental dans la création de liens entre les individus, renforçant ainsi le vivre-ensemble et la cohésion, qu’il s’agisse de communautés locales ou de grandes rencontres internationales.
Cependant, malgré ces apports indéniables, des limites persistent : inégalités de genre, racisme, discriminations et difficultés d’accès à la pratique restent des réalités pour de nombreuses personnes. Pour autant, des actions concrètes et des initiatives visent à améliorer cette situation, qu’il s’agisse d’infrastructures plus accessibles, de programmes de sensibilisation ou d’initiatives inclusives.
Il est donc crucial de poursuivre ces efforts, pour que le sport, en tant qu’outil de bien-être et d’inclusion, soit véritablement accessible à tous, sans distinction.
Nous voulons bien vos réponses ?
icareconceptcaen@gmail.com
Questions pour le micro-trottoir:
- Pratiquez-vous un sport, si oui lequel ?
- Quels sont les bienfaits que ce sport vous apporte (bien-être physique, social…)
- Pour vous, est-ce que le football est un sport qui fédère la société ou qui crée des conflits (divise la société) ?
- Que pensez-vous des tenues des sportifs (préciser) ?
- Pensez-vous que les fédérations de sport françaises font assez pour lutter contre les discriminations ?
- Que pensez-vous qui devrait être mis en place dans le sport pour limiter les discriminations ?
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